🇺🇦 “La Crimée se barricade”: le point Ukraine du vendredi 7 avril

Bienvenue sur le numéro 325 de la newsletter du groupe Nice-Matin consacrée à la guerre en Ukraine.

Bonsoir,

Formations des soldats ukrainiens en France, aux Etats-Unis, en Pologne, en Angleterre, etc. OK.
Livraison des chars Leopards et Abrams, OK.
Livraison d’avions de chasse MIG-29, OK.
Ravitaillement en obus, pièces d'artillerie et roquettes pour les HIMARS, OK.

La to-do list dressée par Volodymyr Zelensky à ses alliés occidentaux en début d’année semble aujourd’hui complète. Elle préfigure vraisemblablement d’une prochaine contre-offensive ukrainienne de grande ampleur sur les territoires occupés par la Russie.

Tous les voyants sont aujourd’hui au vert. Indice qui ne trompe pas: depuis plusieurs jours, l’Ukraine bombarde les postes de commandement russe située en profondeur par rapport au front. Exactement comme elle l’avait fait en préparation des contre-offensives victorieuses à Kharkiv et Kherson, en septembre et décembre dernier.

L’état-major ukrainien ne le cache même plus. Dans une interview accordée récemment au Kyiv Independant, le ministre de la Défense avançait même la date de cette attaque: entre le mois d’avril et le mois de mai. 

Mais où se déroulera cette contre-offensive tant attendue? Le Donbass? Compliqué. Zaporijjia? La centrale nucléaire est un lieu bien trop sensible. Le Sud? Pourquoi pas. Au milieu de toutes ces hypothèses, tous les regards se tournent vers la Crimée. Zelensky le rabâche à toutes ces sorties: “La Crimée est ukrainienne, et un jour elle sera ukrainienne à nouveau”.

Pour la Russie, c’est en tout cas très clair: Kiev se prépare à vouloir lancer une opération reconquête de ce territoire annexé dès 2014 par Moscou. Signe de sa fébrilité? Moscou tente de barricader la Crimée et fortifie ses positions dans la péninsule. Les forces russes ont même creusé d'importantes tranchées autour de la petite ville de Medvedivka, qui constitue un point de passage entre la région annexée par la Russie en 2014 et le reste de la république ukrainienne. Des installations ont également été aménagées autour de plusieurs villes du littoral, histoire d’éviter tout assaut amphibie des forces ukrainiennes.

Le scénario paraît simple. Trop simple? Sûrement. L’Ukraine avait préparé ses précédentes contre-offensives dans le plus grand secret et avait pris l’armée russe par surprise. L’opération reconquête se déroulera donc certainement… là où on l’attend le moins. 

🗞️​ Les infos du jour

• Xi Jinping veut travailler avec Macron au "retour de la paix" en Ukraine

Le président chinois s'est engagé auprès d'Emmanuel Macron à "soutenir tout effort en faveur du retour de la paix en Ukraine". Selon Paris, Xi Jinping s'est dit prêt à travailler avec la France "à créer les conditions de négociations" entre Moscou et Kiev. "Pour nous, l'objectif est rempli", assure-t-on côté français, même s'il "faudra voir" comment ces engagements se matérialiseront.

• Le Pentagone enquête sur des fuites de documents confidentiels concernant l'Ukraine 

Le ministère américain de la Défense tente d'identifier la source de fuites de documents classifiés détaillant la stratégie des Etats-Unis et de l'Otan pour soutenir l'Ukraine face à l'invasion russe. Ces documents, qui datent du début du mois de mars, évoquent par exemple le rythme auquel les forces ukrainiennes utilisent les cruciales munitions des lance-roquettes mobiles Himars, ou encore le calendrier des livraisons d'armes. 

• La Russie menace de mettre fin à l'accord céréalier

Moscou a menacé vendredi de remettre en cause l'accord permettant l'exportation des céréales ukrainiennes. "S'il n'y a aucun progrès dans la levée des obstacles aux exportations d'engrais et de céréales russes, alors nous nous demanderons si cet accord est nécessaire", a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, lors d'un déplacement à Ankara.

• L’Ukraine n’a toujours pas fait une croix sur la Crimée

Donner la Crimée à la Russie en échange de la fin de la guerre? C’est non pour Kiev qui a fermement rejeté la proposition faite par le président brésilien Lula. "Il n'y a aucune raison légale, politique ou morale justifiant qu'on abandonne ne serait-ce qu'un centimètre de territoire ukrainien", a écrit sur Facebook le porte-parole de la diplomatie ukrainienne, Oleg Nikolenko, tout en assurant apprécier "les efforts du président brésilien pour trouver un moyen d'arrêter l'agression russe".

🇺🇦​ Vu d’Ukraine

Prier pour la "victoire": les musulmans d'Ukraine observent le ramadan

Pour la deuxième année consécutive, les musulmans d'Ukraine observent le ramadan en pleine invasion russe. Dans une mosquée située près du front dans l'est du pays, la plupart des fidèles cette semaine étaient des soldats en treillis. "Je demande à Allah de protéger notre mosquée. Je demande à Allah de protéger l'Ukraine (...) et de punir les tyrans", lance le mollah Mourat Souleïmanov dans ses prières. Un reportage à lire ici. 

🎥​ La vidéo du jour

Le patron du groupe Wagner toujours au plus près du front à Bakhmout. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, Evguéni Prigojine se tient devant un cimetière dédié aux soldats de sa milice paramilitaire. Et annonce: "Les combattants de Wagner continuent d'être enterrés ici et il n'y a aucun problème avec ça à ce jour. Nous allons l'améliorer et faire de ce cimetière un mémorial pour les futures générations".

🇫🇷​ Vu de la Côte d’Azur 

Le yacht d'un célèbre oligarque russe saisi a... disparu du port après une rocambolesque "exfiltration"

Le scénario s'annonce rocambolesque. Un yacht de luxe appartenant à l'oligarque russe Dmitri Mazepin, a subitement disparu du port d’Olbia où il avait été saisi par les autorités italiennes après le début de l'invasion russe en Ukraine. D'après les enquêteurs, le yacht aurait fait une halte dans le petit port de Biserta en Tunisie avant de s'effacer des écrans radars. Sa localisation actuelle est inconnue. Un article à lire ici. 

Merci de votre lecture et à demain!

Damien