🇺🇦 "La première bourde de Zelensky": le point Ukraine du jeudi 17 novembre
Bienvenue sur le numéro 225 de la newsletter du groupe Nice-Matin consacrée à la guerre en Ukraine.
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Volodymyr Zelensky a-t-il parlé trop vite? En accusant très rapidement la Russie d'être l'auteur du tir de missile qui a frappé la Pologne, le président ukrainien a sans doute été pris au piège dans un exercice qu'il maîtrise pourtant le mieux depuis le début de la guerre: la communication.
Il en était sûr et certain. Il n'y a que Moscou qui pouvait se cacher derrière le bombardement du petit village de Przewodow. Et il l'a crié partout. Sur ses réseaux sociaux, dans les médias, devant le G20... Face à ces accusations, les Occidentaux sont restés mesurés et ont appelé tout de suite à "la plus grande prudence". Comme s'ils savaient déjà... Car au fil des heures qui passaient, il fallait bien se rendre à l'évidence. Le missile tombé en Pologne a certainement été tiré par les Ukrainiens. Un tir de défense pour tenter d'abattre une bombe russe qui fusait sur Lviv, Odessa ou Kiev.
Cette version a été défendue dès les premiers instants par Moscou puis par la Pologne, les Etats-Unis puis l'Otan. Pas de quoi faire fléchir Zelensky qui, dans la soirée, a persisté et signé: "Le missile a été tiré par les Russes". Comme si, à force de le répéter, cette version deviendrait vérité. La nuit porte certainement conseil. Ce matin, l'homme de Kiev a mollement fait machine arrière. "Je ne sais pas ce qu'il s'est passé en Pologne", a finalement reconnu le président ukrainien. Il n'en dira pas plus.
Cette bourde en communication aurait pu coûter très cher sans le sang-froid de ce qu'il appelle maintenant le "G19". Elle est surtout révélatrice de son impatience. On peut comprendre qu’avec la situation insupportable dans laquelle se trouve son pays depuis neuf mois, il y ait de la part de Zelensky de la frustration. De l'agacement. De la colère.
🗞️ Les infos du jour
Nouvelles frappes massives de la Russie dans plusieurs régions ukrainiennes
La journée a une nouvelle fois été marquée par une nouvelle campagne de bombardement sur plusieurs villes d’Ukraine. Kiev, Odessa, Kharkiv et Dnipro ont notamment été touchées. Ces frappes auraient fait au moins 17 blessés, selon un premier bilan.
Le Kremlin considère “inacceptable” de parler de la menace du recours aux armes nucléaires
“Nous considérons que de telles questions en elles-mêmes sont inacceptables”, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, réagissant aux informations selon lesquelles les États-Unis et la Russie ont convenu de ne pas utiliser d'armes nucléaires.
La Pologne évoque les premiers résultats de son enquête
Le conseiller diplomatique du président polonais a évoqué les premiers éléments de l'enquête sur la chute d'un missile à Przewodow, près de la frontière ukrainienne. “Il y a de nombreuses indications qu'un des missiles utilisés pour abattre le missile russe a raté sa cible, son système d'autodestruction n'a pas fonctionné, et ce missile a malheureusement conduit à une tragédie”, a estimé Jakub Kumoch.
Au moins 1.266 enfants ukrainiens victimes de la guerre
Selon le dernier bilan du bureau du procureur général d'Ukraine, 431 enfants sont morts depuis le début du conflit et au moins 835 ont été blessés plus ou moins gravement. C'est dans la région de Donetsk que le plus d'enfants ont été touchés, avec 423 victimes, souligne le communiqué du bureau sur Telegram.
🇺🇦 Vu d’Ukraine
Quelles options pour la Russie après ses revers sur le terrain?
Humiliée par le retrait de Kherson, isolée après neuf mois de guerre, la Russie pourrait être tentée par l'escalade pour essayer d'inverser le rapport de force, au risque de dérapages comme l'a rappelé la chute d'un missile en Pologne, alors que les appels occidentaux à une issue négociée semblent difficilement audibles. Un décryptage à lire ici.
🎥 La vidéo du jour
🇫🇷 Vu de la Côte d’Azur
Création du “collectif des Alpes-Maritimes pour la solidarité avec la résistance du peuple ukrainien”
Associatifs, altermondialistes, syndicalistes, écologistes… des personnalités engagées ont récemment lancé, à Nice, le Collectif des Alpes-Maritimes pour la solidarité avec la résistance du peuple ukrainien. “Notre collectif souhaite que cette solidarité humanitaire soit complétée par une solidarité citoyenne et politique, et notamment par une information sur les réalités de la résistance ukrainienne”, expliquent-ils dans un communiqué.
Merci de votre lecture et à demain.
Pierre et Damien